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Discours du Trône
Paul Martin évacue le concept d'asymétrie

(06/10/04) «Le discours du Trône évacue complètement le concept d'asymétrie limité aux champs de compétence exclusifs du Québec et des provinces, véhiculé par Paul Martin lui-même, il y a quelques semaines à peine. La vision du Canada que nous projette aujourd'hui Paul Martin pour les prochaines années demeure axée sur une centralisation qui ignore les consensus québécois. Le gouvernement fédéral nie la différence québécoise. Tel quel, si aucune modification n'y est apportée, le Bloc québécois votera contre le discours du Trône. Nous réserverons toutefois notre décision finale pour le moment où nous aurons tous les éléments en main», a déclaré aujourd'hui le député du Bloc québécois d'Abitibi-Témiscamingue, Marc Lemay.

«Dans les faits, Paul Martin se comporte comme son prédécesseur, puisque son discours du Trône empiète allègrement dans les champs de compétence du Québec en imposant des normes pan-canadiennes. Dans le secteur de la santé par exemple, on ne parle plus d'asymétrie. On oblige plutôt à rendre des comptes en exigeant des points de repère fondés sur des preuves. Cela n'augure rien de bon pour l'avenir», a expliqué le député du Bloc québécois. Le discours du Trône propose un «système vraiment national» d'apprentissage et de garde avec une «orientation nationale» et un «cadre national». Ce discours ne fait aucune mention du programme déjà en place au Québec, un système qui a fait ses preuves, ainsi que d'un éventuel droit de retrait pour le Québec, sans condition avec pleine compensation financière, comme les libéraux s'y étaient engagés pendant la campagne électorale.

«Le Nouveau pacte pour les villes et les collectivités du Canada de Paul Martin constitue une ingérence directe dans les compétences du Québec et l'attitude qu'il affiche à l'égard de la mise en uvre des objectifs du Protocole de Kyoto ne tient pas compte des efforts consentis au Québec. Et que dire de la mise en place d'un " processus d'évaluation environnementale unique au Canada», alors que le Québec possède déjà son Bureau d'audiences publiques en environnement depuis plus de vingt-cinq ans? C'est le processus québécois qui doit seul s'appliquer », a poursuivi Marc Lemay.

Le député du Bloc québécois souligne également que le gouvernement fédéral persiste à nier le déséquilibre fiscal. «Des ajustements à la formule de péréquation ne permettront pas à eux seuls de résoudre le problème des finances publiques du Québec. Le consensus québécois est clair à ce sujet. Les partis politiques à l'Assemblée nationale ont été unanimes à dénoncer le déséquilibre fiscal qui empêche le Québec de disposer des ressources qui lui permettent de livrer les services auxquels les Québécoises et les Québécois ont droit. Le gouvernement fédéral doit s'engager à trouver des solutions concrètes lors de la rencontre des premiers ministres du 26 octobre prochain», a dénoncé Marc Lemay.

En outre, le député d'Abitibi-Témiscamingue souligne que le discours du Trône n'est pas satisfaisant aux yeux du Bloc québécois, puisque le gouvernement de Paul Martin ne répond pas aux attentes fixées par les Québécoises et les Québécois à l'égard de plusieurs groupes et de citoyennes et de citoyens qui ont besoin d'aide. Marc Lemay souligne que le gouvernement persiste à ignorer de larges pans de la société québécoise, parmi lesquels:
assurance-emploi: les travailleuses et les travailleurs qui réclament une caisse d'assurance-emploi autonome et des bonifications au chapitre de l'accessibilité et des prestations, bonifications pourtant promises par le premier ministre; bois d'oeuvre: les travailleuses et travailleurs de l'industrie du bois d'uvre qui réclament un plan d'aide; producteurs agricoles: les producteurs agricoles victimes de la crise de la vache folle et de l'effritement du système de gestion de l'offre; congés parentaux: il n'y a toujours pas d'entente sur les modalités financières dans ce secteur; bouclier antimissile: le gouvernement Martin refuse de soumettre la question d'une participation éventuelle du Canada au bouclier antimissile américain à un vote de l'ensemble des parlementaires en Chambre.

«Les Québécoises et les Québécois ont pourtant lancé un message clair, le 28 juin dernier. Le Bloc québécois se chargera au cours des prochains jours de rappeler au gouvernement Martin qu'il a la responsabilité d'écouter ce que les Québécoises et les Québécois ont à dire», a conclu Marc Lemay.