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Charest souffle le chaud et le froid
Un discours inaugural qui va dans toutes les directions

 

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RÉACTIONS DE
FRANÇOIS GENDRON
«Le discours inaugural prononcé par le premier ministre Charest illustre parfaitement à quel point les libéraux, au pouvoir depuis huit ans, sont en panne d’idées et ne répondent pas à la volonté des Québécois. C’était un discours creux qui cherchait à faire diversion, encore une fois. Un discours où Jean Charest veut fuir ses problèmes et hypnotiser les Québécois.»
 
C’est ce que retient le député d’Abitibi-Ouest, François Gendron, du discours inaugural prononcé par Jean Charest à l’Assemblée nationale le 23 février dernier. «Alors que nous étions légitimement en droit de s’attendre à un changement de cap, un discours à l’écoute de la population, qui réclame majoritairement une commission d’enquête publique, un moratoire sur les gaz de schiste et un contrôle sur les finances publiques, nous avons plutôt obtenu des mesures tape-à-l’œil parce que Jean Charest n’a pas la vision nécessaire pour diriger le Québec», affirme le député Gendron.
 
L’économie a pris le bord
Le député d’Abitibi-Ouest a été surpris que Jean Charest, qui s’autoproclame champion de l’économie, ait très peu abordé l’enjeu de l’économie à l’occasion de ce discours. «Après deux ans et demi d’attente, nous étions en droit d’avoir enfin des précisions sur le fameux Plan Nord. Nous devrons encore patienter, car Jean Charest et Nathalie Normandeau préfère la répétition à l’action», de mentionner François Gendron.
 
Le premier ministre a d’ailleurs omis volontairement d’aborder le problème chronique des finances publiques et des investissements privés qui sont en chute libre. «On comprend pourquoi: Jean Charest est devenu le champion de l’endettement du Québec. En huit ans, il a endetté le Québec de 40 milliards de dollars. Et comme si ce n’était pas suffisant, il n’a plus les mains sur le volant, mais plutôt dans la poche des contribuables», de dire le député Gendron avec son franc-parler.
 
Les ressources naturelles du Québec appartiennent aux Québécois
Par ailleurs, le député d’Abitibi-Ouest estime que les passages concernant la gestion des ressources naturelles sonnent faux lorsqu’ils sont prononcés par Jean Charest. «Comment le croire lorsqu’il soutient que l’exploitation de nos ressources doit se faire dans le respect du principe du développement durable alors que l’acceptabilité sociale n’est pas au rendez-vous pour les gaz de schiste? Comment croire Jean Charest lorsqu’il affirme que nos ressources nous appartiennent alors qu’il les vend à rabais à des entreprises privées? Partout dans le monde, s’enrichir grâce à ses ressources naturelles, c’est une source de fierté, sauf ici où Jean Charest et Nathalie Normandeau ont créé le doute et semé l’inquiétude», a souligné François Gendron.
 
Éducation:
trop peu pour régler le drame national du décrochage scolaire

Alors que tous les efforts devraient être déployés pour enrayer le décrochage scolaire, Jean Charest annonce des tableaux et des ordinateurs. «C’est intéressant, mais insuffisant: il faut des ressources pour aider les élèves en difficulté», insiste le député François Gendron.
 
Quant à l’idée de faire une immersion pour les élèves de 6e année, le député note que Jean Charest a changé d’avis, mais finalement se ravise et a copié une partie de la proposition principale du Parti Québécois! «En 2008, les jeunes libéraux avaient proposé une telle mesure. Jean Charest s’y était opposé: aujourd’hui, il effectue un virage à 180 degrés. En terme de vision, on aura vu mieux, a soutenu François Gendron. Mais que l’on se comprenne bien: si l’apprentissage de l’anglais est important, et j’en suis, la protection de notre langue française est primordiale», a-t-il ajouté.
 
Des promesses qui vont se réaliser?
Le député doute toutefois que les promesses annoncées par Jean Charest lors de ce discours inaugural puissent se réaliser puisque d’habitude le discours est meilleur que l’action concrète. Par exemple, en 2003 Jean Charest promettait que l’Internet haute vitesse serait disponible dans toutes les régions du Québec avant 2007. Or, nous sommes en 2011 et cette promesse n’est toujours pas réalisée. En 2007, il nous promettait un registre québécois du cancer pour 2010 et il nous le promet encore en 2011. C’est sans compter la promesse d’éliminer l’attente en santé sous toutes ces formes en 2003 qui ne s’est jamais concrétisée et qui augmente même dans les urgences.
 
«Les Québécois sont à la recherche de politiciens qui leur disent la vérité, qui prennent peu d’engagements, mais qui prennent tous les moyens pour les respecter. C’est ce que le Parti Québécois offre aux citoyens d’Abitibi-Témiscamingue et c’est ce que nous offrirons à la prochaine échéance électorale», de conclure le député d’Abitibi-Ouest François Gendron.


RÉACTIONS DE NATURE QUÉBEC
Jean Charest risque d'entraîner la société dans des impasses

Le message inaugural du gouvernement Charest souffle le chaud et le froid lorsqu’il parle des changements climatiques, du développement du nord et des ressources naturelles. Si l’engagement (non chiffré cependant) d’augmenter enfin les redevances minières est intéressant, la volonté de réduire le pourcentage de notre dépendance aux énergies fossiles de 38 à 32% d’ici 10 ans et la volonté de réduire les GES de 20% d’ici 2020 sont irréconciliables avec la volonté affirmée d’exploiter le pétrole du golfe et celle (exprimée avec bémol cependant) d’exploiter les gaz de shale dans la vallée du Saint-Laurent. Comment être à la fois le «chef de file mondial des énergies vertes» et avaliser l’exploitation du pétrole dans le Saint-Laurent ou des gaz de shale avant même d’attendre les conclusions des évaluations environnementales en cours se demande Nature Québec.
 
Pour Nature Québec, le discours inaugural va dans toutes les directions. Nature Québec constate que vouloir faire tous les choix en même temps risque d’entraîner la société dans des impasses, à l’heure où les marges de manœuvre financières sont plus que limitées.


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À lire dans La Dépêche no 57
Le potentiel sous-estimé du Nord-du-Québec


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Le Plan Nord…
Il faudra attendre

Nature Québec est heureux que la section sur le Plan Nord du message inaugural ouvre avec le réengagement de conserver, de protéger la biodiversité et de soustraire aux activités industrielles 50% du territoire du Nord et sur la nécessité de créer de nouvelles façons de faire. Cependant, cela lui apparaît inconciliable avec les investissements prévus de «dizaines de milliards $» qui y seront faits d’ici 2025 en créant plus de 10 000 emplois dans des chantiers qui évoqueront «Manic 5 et la Baie James». Cette image des années ‘60 et ‘70 est plutôt mal choisie quand on connaît le coût environnemental et économique des barrages électriques sur les dernières rivières du Nord. 
 
Selon Nature Québec, il ne faut plus vendre notre énergie à perte aux américains en gardant ici les impacts environnementaux. Il faudra attendre quelques semaines avant de connaître avec plus de précisions les intentions du gouvernement dans le Nord, en espérant que l’emploi dans les communautés, les grands parcs éoliens et les grandes aires protégées inspireront de nouvelles images à nos dirigeants.
 

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RÉACTIONS DE LA CSQ
«Beaucoup de bruit pour pas grand-chose!»

«Le premier ministre Jean Charest vient de nous livrer un discours inaugural très décevant où il a additionné les petites mesures en espérant ainsi faire oublier l'absence de mesures significatives et une véritable vision de la direction que doit prendre le Québec», affirme pour sa part le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), M. Réjean Parent.


Une suite d'actions sans vision
M. Réjean Parent déplore le fait que l'on retrouve si peu d'éléments nouveaux dans ce discours inaugural. Cela ne fera que renforcer les détracteurs du gouvernement Charest qui l'accusent d'avoir improvisé cette manœuvre pour faire oublier ses déboires.

«Ce qui a été annoncé aujourd'hui est insuffisant pour justifier un discours inaugural. Nous accueillons positivement certaines mesures telles que l'apprentissage de l'anglais intensif en 6e année, l'implantation d'un code de civisme dans les écoles, l'octroi de matériel technologique pour le personnel de l'éducation, l'amélioration des équipements sportifs et le retour au vouvoiement. Toutefois, cette série de petites actions ne prouve nullement que ce gouvernement a enfin une vision de ce que devrait être l'éducation au Québec», affirme le président de la CSQ.


Les EHDAA oubliés
M. Parent rappelle que ces gestes ne contribueront aucunement à régler les problématiques majeures auxquelles est confronté le personnel de l'éducation, notamment celles liées au soutien à apporter aux élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA). «Le premier ministre ne dit pas un mot sur l'intégration des élèves en difficulté. Pourtant, on ne peut parler de réussite éducative sans mettre de l'avant des mesures spécifiques pour les élèves en difficulté», précise M. Parent.

«Il est inacceptable que la question de l'intégration des élèves en difficulté soit passée sous silence. Il s'agit non seulement d'une priorité pour le personnel enseignant et d'un levier incontournable de la réussite des élèves, mais il y a un engagement gouvernemental répété d'avoir des solutions mises en place avant la prochaine rentrée scolaire», ajoute Mme Manon Bernard, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ).


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Des rendez-vous déjà connus
En ce qui a trait à l'adéquation entre la formation et l'emploi, la CSQ entend participer aux rencontres qui auront lieu dans chacune des régions du Québec ainsi qu'au forum national. Cependant, ces rendez-vous sont déjà connus depuis l'automne dernier et les acteurs s'y préparent activement. Donc, ici encore, rien de nouveau.

La CSQ s'attend d'ailleurs à être conviée à ces rencontres qui auront un impact majeur sur l'avenir de la formation professionnelle et technique. Elle a plusieurs propositions à présenter : accroître l'accessibilité à la formation continue, revoir l'offre de formation sur l'ensemble du territoire et fournir les conditions adéquates à la réussite. Elle souhaite surtout que ces forums débouchent sur des investissements importants, car le Québec occupe actuellement le dernier rang parmi les provinces canadiennes en matière de formation continue des personnes en emploi.


Insuffisance également en santé et un Plan Nord qui demeure un rêve
Le constat d'insuffisance du discours inaugural est le même du côté de la santé où les deux mesures annoncées, aussi légitimes soient-elles, ne s'attaquent pas au cœur des vrais problèmes qui affectent notre réseau public.

Quant au Plan Nord annoncé par le premier ministre, le président de la CSQ rappelle que cela fait au moins trois fois que M. Charest dit vouloir dessiner le Nord de demain, sans plus préciser ses intentions.

«Le discours inaugural que nous venons d'entendre n'est pas digne d'un gouvernement qui fait face à un niveau de désapprobation et d'insatisfaction historique de la part de la population. Jean Charest aurait dû arriver avec de grandes idées pour démontrer qu'il a encore une vision comme chef de gouvernement, mais il en a été incapable. Il n'y a rien dans ce discours pour rassurer la population, car les mesures annoncées ressemblent à une forme d'improvisation à laquelle il nous a habitués depuis le début de ce mandat», conclut le président de la CSQ.