La Dépêche

En kiosque
La Dépêche présentement en kiosque


Sommaire
Anciens numéros
Points de vente
Abonnement
Accueil
Information
continue

Profil de
La Dépêche

Annoncer dans
La Dépêche



Actualité générale
Culture
Économie
Politique
Science
Sports

Éditorial
Comment les Français ont redécouvert le Québec
LA DÉPÊCHE NUMÉRO 66  -  06/01/15

STEPHEN HARPER
 
 

Jean Charest dans l'ombre de Stephen Harper. À lire dans La Dépêche numéro 60.
  
Pour recevoir des anciens numéros ou pour vous abonner à La Dépêche, consultez notre section ABONNEMENT.

Les Québécois reprochent souvent aux Français de les avoir abandonnés en 1763 et il n’est peut-être pas inutile de faire un petit rappel historique qui permettra aux uns et aux autres de mieux cerner la réalité des choses en ces temps où les gouvernements Harper, Charest et aujourd’hui Couillard aiment bien occulter des pans entiers de notre histoire.

C'est ce que vous propose notre journaliste Hubert Charron dans ce texte éloquent faisant un rappel historique qui nous permet de mieux saisir les enjeux actuels au Québec. Retrouvez le texte intégral et les tableaux descriptifs dans La Dépêche numéro 66.


PHILIPPE COUILLARD
 
 

La bonne entente entre Philippe Couillard et Stephen Harper semble être sans borne. La Dépêche numéro 66 vous propose différents textes qui en révèle l'ampleur.
  
Pour recevoir des anciens numéros ou pour vous abonner à La Dépêche, consultez notre section ABONNEMENT.

L'Histoire qui compte
Sans être taxé de chauvinisme, il faut dire à la décharge du roi de France Louis XV qu’il lui était difficile de vaincre l’Angleterre qui était la première puissance maritime et qu’il devait combattre sur trois fronts:
    - en Europe avec la guerre directe qui durera sept ans.
    - en Asie avec la lutte pour l’Inde.
    - en Amérique avec la lutte pour la Nouvelle-France.

La marine française, inférieure en nombre et en force, perdra sur les trois fronts et cédera au traité de Paris du 10 février 1763 l’ensemble de ses possessions outre-mer.

La Nouvelle-France devient alors «The province of Quebec» dotée de lois et institutions anglaises. La France est désormais bannie de l’Amérique du Nord. Elle y retournera cependant sous Louis XVI en 1777 lorsque celui-ci, sollicité par Benjamin Franklin, ambassadeur des jeunes États d’Amérique du Nord désireux de chasser les Anglais depuis 1775, accepte d’envoyer un contingent militaire de 6000 hommes avec La Fayette et Rochambeau. Ce qui conduira au traité d’indépendance des États-Unis d’Amérique signé à Versailles en 1783.


Lac-Mégantic
 
 

Mme Pauline Marois, Mme Colette Roy-Laroche et M. Stephen Harper. La Dépêche évoque dans son numéro 63 la crainte qu’on souligne trop la responsabilité d’Ottawa dans la catastrophe du Lac-Mégantic.
  
Pour recevoir des anciens numéros ou pour vous abonner à La Dépêche, consultez notre section Abonnement.

Payer pour les Anglais
La révolution de 1789 en France confirma l’opposition franco-anglaise qui dégénéra en conflit ouvert sous le consulat et l’empire de Napoléon 1er et ne s’acheva qu’au départ de celui-ci en 1815.

La lutte perdura ensuite pour les possessions coloniales notamment en Égypte, mais le roi Louis Philippe 1er tenta dès 1832 un rapprochement nommé «entente cordiale» qui sera poursuivi par son successeur, l’empereur Napoléon III.

Il faut savoir que depuis 1763, la province canadienne ne pouvait commercer qu’avec l’Angleterre et si les francophones avaient récupéré en 1774 par l’Acte de Québec une partie de leurs droits (pour éviter la tentation indépendantiste vécue aux États-Unis voisins) tout est organisé par et pour les Anglais.

En 1830, l’Angleterre instaure dans les deux provinces créées en 1791 (Bas-Canada=Québec et Haut-Canada=Ontario) le système des réserves pour les autochtones spoliés de leurs possessions.


STEPHEN HARPER
 
 

Si le gouvernement Harper est passé maître dans l’art de célébrer des événements souvent secondaires de l’histoire, le gouvernement Charest n’a pas été en reste pendant qu’il était au pouvoir. Pensons à la réécriture des livres d’histoire avec, entre autres, le controversé programme d’histoire en 3e et 4e secondaire qui occulte la question nationale québécoise et la dimension politique de l’histoire, en faisant fi de certains événements majeurs qui ont marqué le devenir de la nation québécoise comme la Conquête anglaise de 1760 et les Rébellions des Patriotes. (Pour plus de détails, consultez les résultats de l’enquête par sondage réalisée auprès des enseignants d’histoire du secondaire: Une histoire javellisée au service du présent.) Aujourd’hui, avec un plan d’austérité que plusieurs jugent très idéologique, le gouvernement Couillard semble s’inspirer plus que jamais des manières de Stephen Harper

Jean Charest dans l'ombre de Stephen Harper. À lire dans La Dépêche numéro 60.
  
Pour recevoir des anciens numéros ou pour vous abonner à La Dépêche, consultez notre section ABONNEMENT.

Suite aux émeutes lancées par les Patriotes en 1837 et comme d’habitude réprimées dans le sang, les Anglais promulguent la «loi d’union» en 1840 qui réunit les deux Canadas avec un seul parlement, une seule langue et une seule dette. Celle du Haut-Canada était 13 fois supérieure à celle du Bas-Canada. Ce seront donc les francophones qui paieront pour les Anglais.

Le Bas-Canada qui représente plus de 60% de la population aura 42 députés comme le Haut-Canada et pour rendre les francophones minoritaires, une vaste politique d’immigration anglophone est lancée qui portera ses fruits dès 1851 (voir le Tableau comparatif de la population entre les années 1825 et 1851 à la page 6 de La Dépêche numéro 66).

En 1849, la loi du 26 juin autorise enfin le Canada-Uni à commercer avec d’autres pays, mais tous les échanges avec la France continueront à transiter longtemps par l’Angleterre. En effet, si la France ouvre des agences consulaires à Québec et Sydney (Nouvelle-Écosse) en 1850, puis à St-Jean de Terre-Neuve et Halifax en 1854 et enfin à Montréal en 1855, l’empereur Napoléon III tient à ménager les Anglais devenus ses alliés durant la guerre de Crimée (1853-1856). C’est donc en juillet 1855 seulement que la France envoie en mission diplomatique (mais non politique) une corvette militaire La Capricieuse qui est le 1er navire français remontant le St-Laurent depuis 1763. Cette visite accueillie triomphalement par les Canadiens devait déboucher sur un traité de commerce ou la création d’un consulat, mais le gouvernement français prudemment tergiverse et le consulat de France à Québec ne sera ouvert qu’en 1859, sans que les Français en soient largement informés.


PHILIPPE COUILLARD
 
 

Stephen Harper a souligné le 6 septembre 2014 le 200e anniversaire de naissance de Sir George-Étienne Cartier en compagnie de Philippe Couillard, premier ministre du Québec. Philippe Couillard a profité de l’événement pour évoquer son souhait, à l’approche du 150e du Canada en 2017, que le Québec signe la constitution de 1982. Cet empressement à signer sans condition l’Acte constitutionnel modifié sans le consentement du Québec et rejeté depuis par tous les gouvernements québécois semble illustrer une absence de rapport de force du gouvernement Couillard face au fédéral qui fait craindre le pire à certains: «une signature à rabais» contraire aux aspirations historiques du Québec.
  
Pour recevoir des anciens numéros ou pour vous abonner à La Dépêche, consultez notre section ABONNEMENT.

À partir de 1860, le Québec se voit de plus en plus minoritaire au Canada qui s’agrandit de provinces anglophones (voir le tableau descriptif à la page 7 de La Dépêche numéro 66).

Pendant que le Québec devient de plus en plus minoritaire, les Français ignorent l’existence de ce pays francophone et seuls quelques lettrés liront La légende d’un peuple, premier ouvrage d’un Québécois (Louis Fréchette) couronné par l’Académie française en 1887.

Il faudra donc attendre le XXe siècle pour que les Français découvrent le pays fondé par leurs lointains ancêtres. C’est en 1914 que paraît Maria Chapdelaine de Louis Hémon, roman racontant la vie très banale de pionniers (voir l’article en page 15 dans le cadre du centenaire de la toute première édition). L’ouvrage connaît un succès d’estime limité par la guerre de 1914-18. On doit attendre une nouvelle édition, en 1921, pour que le livre devienne un succès qui ne s’est pas démenti depuis (plus de 250 éditions à ce jour) et fasse découvrir le Québec à ses lecteurs passionnés. Le succès entraînera d’ailleurs après l’avénement du cinéma parlant une adaptation à l’écran avec le film de Julien Duvivier en 1934 qui réunit Jean Gabin et Madeleine Renaud.


FELIX LECLERC
 
 

Dans le cadre du 100e anniversaire de la naissance de Félix Leclerc, La Dépêche publie deux articles sur ce pionnier. À lire dans La Dépêche  numéros 66 et 67.
  
Pour recevoir des anciens numéros ou pour vous abonner à La Dépêche, consultez notre section ABONNEMENT.

La guerre 1939-1945 entraînera les tournées d’artistes en Amérique et c’est ainsi qu’en 1945-46 Charles Trenet fera chanter aux Français qui en avaient besoin ses deux succès d’alors Dans les pharmacies et Voyage au Canada. Ces deux succès furent cependant éclipsés par celui rencontré en 1949 par une jeune chanteuse entendue à la radio (seul média de l’époque) et qui poussa nombre d’admirateurs à traverser l’Atlantique : Line Renaud interprétant la chanson de son époux Loulou Gasté Ma cabane au Canada (chanson oubliée dans un tiroir et ressortie par hasard) a suscité bien des vocations au voyage comme le fera en 1951 un «Canadien» (comme on le surnommera alors) qui triomphera avec Le petit bonheur sur les scènes européennes et méditerranéennes: Félix Leclerc fut le premier ambassadeur de la culture québécoise (voir l’article en page 9 de La Dépêche numéro 66 dans le cadre de son 100e anniversaire de naissance).

Grâce à lui et au développement des médias, les Européens découvrirent un pays attachant et ses habitants parlant un français inattendu, mais encore mal connu du monde entier.

Cette projection sur le devant de la scène internationale se fera un peu plus tard grâce au président français Charles de Gaulle, qui, en 1967, éberlué par l’accueil délirant reçu en sa personne par le premier chef d’état français venu parcourir le Chemin du Roy tracé au temps de la Nouvelle-France, décida au dernier moment de jeter un pavé dans la mare anglophone en lançant un «Vive le Québec, vive le Québec libre!» qui apprit au monde entier l’existence de sept millions de francophones tentant désespérément de maintenir leurs traditions et leur langue dans un environnement sinon hostile, du moins franchement méprisant de 300 millions d’anglophones sur le continent américain.

Ce coup d’éclat, qui n’était pas une ingérence dans les affaires canadiennes puisque de Gaulle n’a jamais dit qu’il aiderait les Québécois, a eu l’effet escompté au niveau mondial car le Canada a dû tenir compte des aspirations québécoises, mais aussi auprès des Français qui montrent depuis lors un intérêt certain non seulement pour le courage avec lequel les ancêtres ont développé le pays, mais aussi et surtout pour l’acharnement avec lequel leurs descendants défendent ce peuple québécois si original qu’ils ont su créer et maintenir envers et contre tout.


LA DEPECHE NUMERO 66La Dépêche numéro 66 vous propose également une entrevue exclusive avec Roy Dupuis. Ayant passé son enfance en Abitibi-Témiscamingue, Roy Dupuis demeure très attaché à la région. Notre journaliste Julianne Pilon s'est entretenue avec lui avant son arrivé à Rouyn-Noranda pour le 33e Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Un entrevue illustré de 10 photos sur 6 pages.

Pour recevoir un ancien numéro de La Dépêche, consultez notre section ABONNEMENT. Pour vous procurez le numéro présentement en kiosque, consultez notre section POINTS DE VENTE.