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Anglicisation du Québec
Le Québec échoue à faire du français la langue publique commune
COMMUNIQUÉS  -  08/12/14

PHILIPPE COUILLARD
 
 

Pour Philippe Couillard, le Québec n’a pas le choix de laisser le pétrole de l’Alberta transiter sur le fleuve St-Laurent ou le sol québécois. La Dépêche numéro 66 vous propose différents textes pour en savoir plus.
  

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Le point sur l'usage du français et de l'anglais dans les interactions publiques au Québec
Le chercheur Michel Pagé signe une étude intitulée L'usage du français et de l'anglais par les Québécois dans les interactions publiques, portrait de 2010, diffusée le 8 décembre 2014 sur le site Web du Conseil supérieur de la langue française (CSLF). Les données analysées proviennent de l'enquête Conscience linguistique et usage du français (CLUF), réalisée par le CSLF en 2010. Ce sondage a permis d'interroger près de 7 000 Québécois adultes sur deux grands thèmes: l'importance et la priorité du français de même que l'usage du français et de l'anglais dans les interactions publiques.

Un premier fascicule, intitulé Importance et priorité du français pour la population québécoise: étude exploratoire, a déjà été publié en 2012 sur le premier thème. Le fascicule publié le 8 décembre vise cette fois à rendre compte des résultats liés au second thème, soit l'usage du français et de l'anglais par la population québécoise dans les interactions hors du foyer et du cercle d'amis.

FAITS SAILLANTS
La place du français dans les interactions publiques varie selon le lieu de résidence.
Le français, comme langue le plus souvent utilisée dans les interactions publiques, prédomine à l'échelle du Québec: on compte 82,5% d'usagers du français, comparativement à 9,2% d'usagers de l'anglais et à 8,4% d'usagers du français et de l'anglais à égalité.

C'est sur l'île de Montréal qu'on trouve la proportion la moins importante de ceux qui utilisent le plus souvent le français dans les interactions publiques (61,5%). On y trouve également la plus grande diversité linguistique.

Il y a un apport significatif des personnes de langue maternelle autre que le français à la vie publique en français sur l'île de Montréal.

Fait à noter, plus du tiers des résidents de l'île de Montréal qui utilisent principalement le français en public ne sont pas de langue maternelle (lm) française. En effet, 4,8% de ces personnes sont des anglophones (lm), 23,0% sont des allophones francotropes (lm) et 8,2%, des allophones non francotropes (lm). Précision terminologique: les francotropes proviennent d'États et de gouvernements membres de la Francophonie ou de pays de langue officielle latine, excluant l'Italie, et de l'Algérie; les non-francotropes proviennent d'une variété de pays autres que ceux-là.

Par ailleurs, les données sur l'usage du français et de l'anglais à égalité permettent d'estimer le bassin d'usagers potentiels du français comme langue le plus souvent utilisée. Ces derniers connaissent le français; s'ils ne l'utilisent pas plus souvent, c'est sans doute parce que leur environnement linguistique ne les incite pas toujours à le faire.

Les orientations linguistiques des personnes bilingues français-anglais sont généralement favorables au français dans la sphère publique, mais contribuent aussi à l'usage de l'anglais.

En raison de la proportion importante de personnes bilingues français-anglais – plus de 50% dans chacune des sous-populations analysées –, l'orientation linguistique de ces personnes bilingues est de nature à favoriser ou non la place du français dans les interactions publiques.

Parmi les francophones (lm) bilingues français-anglais qui résident dans l'île de Montréal, 7 sur 10 déclarent utiliser le plus souvent le français dans leurs interactions publiques; 2 sur 10, autant le français que l'anglais; et 1 sur 10, le plus souvent l'anglais.

Chez les anglophones (lm) bilingues français-anglais qui résident dans l'île de Montréal – soit 70% des anglophones (lm) de ce territoire –, le français est la langue le plus souvent utilisée dans près de 30% des cas, une proportion similaire à celle de l'usage à égalité du français et de l'anglais.

Quant aux allophones (lm) bilingues français-anglais, ils utilisent le plus souvent le français dans une proportion variant de 40% à 60% selon les sous-populations.

Le fait d'utiliser autant le français que l'anglais dans les interactions publiques est généralement associé, d'une part, à la perception d'une plus grande importance du français autant que de l'anglais et, d'autre part, à un plus faible accord avec la priorité du français.

Il existe des liens significatifs entre la langue des interactions publiques et l'importance relative accordée aux langues, d'une part, et la priorité accordée au français, d'autre part. Est-ce l'usage qui influence les perceptions, ou l'inverse? L'analyse présentée dans ce rapport ne présuppose pas le sens de cette relation. Mais on observe une tendance selon laquelle l'usage le plus souvent de l'anglais ou l'usage du français et de l'anglais à égalité semble lié à la perception que les deux langues sont également importantes. Cette tendance est aussi associée à un plus faible accord avec la priorité du français.

En somme, le français est la langue le plus souvent utilisée dans les interactions publiques à l'échelle du Québec. Il faut souligner l'apport significatif des personnes de langue maternelle autre que le français à la vie publique en français, notamment sur l'île de Montréal. Toutefois, des efforts supplémentaires doivent être consentis afin de consolider la place du français langue commune sur le territoire montréalais pour tous les Québécois et Québécoises, peu importe leur langue maternelle.

L'étude complète est accessible dans le site Web du CSLF.

Réaction à l'étude du Conseil supérieur de la langue française - Le Québec échoue à faire du français la véritable langue publique commune.



LOCO LOCASS
 
 

Le groupe hip-hop Loco Locass a déjà dénoncé la piètre qualité de l’information (voir La Dépêche numéro 49).
  
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Le Québec échoue à faire du français la véritable langue publique commune
La Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal et le Mouvement Québec français se sont dits «très inquiets» des résultats de l'étude publiée le 8 décembre 2014 par le Conseil supérieur de la langue française (CSLF) au sujet de l'usage du français dans la sphère publique au Québec.

Maxime Laporte, président général de la SSJB, a déclaré: «Si l'anglais se révèle clairement la langue publique commune au Canada anglais, la langue française est loin d'avoir atteint pareil statut au Québec.»

«Contrairement par exemple à la France où les institutions publiques fonctionnent uniquement en français, ce qui incite les allophones à adopter cette langue pour vivre et s'épanouir dans la société, les institutions publiques du Québec, un État «officiellement français», se bilinguisent de plus en plus, cela aux frais des contribuables. Ainsi, par sa propre faute, le Québec se complique la tâche d'intégrer et de franciser les allophones qui, s'ils le souhaitent, peuvent en tout temps interagir en anglais avec le gouvernement.»

«Le signal qu'on envoie, c'est qu'il n'est pas nécessairement utile d'adopter le français comme langue d'usage et qu'il est possible de faire sa vie ici en se contentant de parler anglais!»

Le président intérimaire du Mouvement Québec français, monsieur Christian Rivard, a fait valoir: «On sait que 95% de l'ensemble des Québécois affirment connaître le français. Toutefois, les allophones sont trop peu nombreux à parler cette langue en public et au travail. En effet, l'étude du CSLF démontre que les allophones «francotropes», c'est-à-dire ceux qui tendent à adopter plus facilement la langue française, ne sont que 77% à l'utiliser en public. Au travail, l'usage du français recule à 70% dans ce groupe.»

«Mais c'est bien pire encore dans le cas des allophones «non-francotropes», catégorie dont on a précisément la responsabilité de franciser. Seuls 40% d'entre eux parlent généralement le français en public et 44% ont adopté l'anglais. Au travail, seuls 34% parlent français alors que 48% gagnent leur vie en anglais, soit près de la moitié. En-dehors du monde du travail, toujours chez les non-francotropes, la donnée la plus significative concernant l'usage de l'anglais concerne les sphères d'interaction avec le gouvernement où l'anglais se situe à 50% dans la fréquentation scolaire, 41% en CLSC, 51% dans les hôpitaux, 50% dans les communications orales et 63% dans les communications écrites avec le gouvernement.»

«N'ajustez pas vos verres, vous avez bien lu! Et l'indicateur employé est bel et bien celui de la langue d'usage en public, c'est-à-dire à l'extérieur du foyer familial, plutôt que le critère plus usuel de la «langue parlée à la maison».»

Monsieur Laporte a ajouté: «Les données de cette étude nous prouvent que le français comme langue d'usage public est essentiellement l'affaire des francophones (91%), particulièrement ceux qui vivent en-dehors de Montréal. L'objectif visé par la Charte de la langue française qui consiste à faire du français la langue commune de tous les Québécois (et non seulement des francophones) n'est résolument pas encore atteint.»

«Les chiffres alarmants contenus dans l'étude du CSLF s'ajoutent aux nombreux autres travaux qui démontrent le processus d'anglicisation au Québec. D'après les données du dernier recensement, les francophones de langue maternelle sont maintenant minoritaires à 48,7% sur l'île de Montréal (ils étaient 53,4% en 1996), alors que le français, langue d'usage, se situe à seulement 53%, alors que l'anglais, langue d'usage, s'élève à 25,3%. Rappelons que les anglophones de langue maternelle au Québec ne forment que 8,3% de la population… La langue anglaise jouit d'une force d'attraction passablement plus vigoureuse que le français. Les projections de l'Office québécois de la langue française démontrent que le nombre de francophones de langue d'usage au Québec passera de 81,2% en 2011 à 70-75% en 2056.»

Monsieur Laporte souligne enfin: «Le Québec doit inverser la tendance en commençant d'abord par assurer le caractère français de ses institutions publiques et cesser de financer sa propre anglicisation!»


STEPHEN HARPER
 
 

Jean Charest dans l'ombre de Stephen Harper. À lire dans La Dépêche numéro 60.
  
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Documents unilingues de TransCanada à l'Office national de l'énergie
D'autre part, le président général de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, Maxime Laporte, a fait parvenir le 8 décembre dernier, une plainte au Commissariat aux langues officielles pour demander que soit traduit en français le très volumineux rapport concernant le projet Énergie Est de TransCanada déposé à l'automne 2014 à l'Office national de l'énergie. La plainte vise également à ce qu'une fois traduits, la version française de ces documents ait la même valeur probante que la version anglaise.

«La langue française serait-elle de moindre valeur que l'anglais?», a lancé monsieur Laporte.

«Vu l'importance des enjeux, c'est simplement une question de principe, une question de respect».

Langues autochtones
De plus, le président général de la SSJB a aussi affirmé: «J'ajouterais que, même si les langues autochtones ne sont pas visées par la Loi sur les langues officielles, TransCanada devrait également, par respect pour les Premières nations qui devront vivre elles aussi avec les conséquences potentiellement dévastatrices de ce projet sur la Terre mère, fournir les documents dans leurs langues respectives.»

Les milliers de pages de documents en anglais se trouvent à cette adresse: http://bit.ly/104z46h

Reproduction de la plainte:

Montréal, le 8 décembre 2014
Monsieur Graham Fraser,
Commissaire aux langues officielles,
Commissariat aux langues officielles,
30, rue Victoria,
Gatineau, (Québec),
K1A 0T8.

Objet : dépôt d'une plainte concernant l'ONÉ

Monsieur le Commissaire,
Par la présente, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal souhaite porter plainte contre l'Office national de l'énergie (ONÉ) en vertu de la loi sur les langues officielles.

Sur son site web, l'ONÉ a publié en anglais seulement des documents d'information liés au projet Énergie Est de TransCanada PipeLines ltd. Ce projet d'importance majeure et qui se qualifie manifestement comme étant un « travail à l'avantage général du Canada » au sens de la constitution (art. 91 LC1867), concerne tous les citoyens et citoyennes du Québec et du Canada. Ce projet revêt un caractère exceptionnel, car il aura un impact durable sur l'environnement, l'économie et l'ensemble de la société. Les francophones ne devraient pas risquer de s'en sentir exclus. Or, nous considérons que les documents mentionnés devraient être accessibles et compris par l'ensemble de la population francophone. Par ailleurs, dans les circonstances, le fait que seule leur version anglaise de ces dossiers ait une valeur légale et officielle nous apparaît inconcevable.

La situation que nous dénonçons n'est pas conforme, sinon à la lettre de la loi sur les langues officielles, du moins à son esprit. Dans le préambule de la loi, il est écrit : « Attendu […] que la Constitution dispose que le français et l'anglais sont les langues officielles du Canada et qu'ils ont un statut et des droits et privilèges égaux quant à leur usage dans les institutions du Parlement et du gouvernement du Canada; »

L'article 25 prévoit quant à lui qu'« Il incombe aux institutions fédérales de veiller à ce que, tant au Canada qu'à l'étranger, les services offerts au public par des tiers pour leur compte le soient, et à ce qu'il puisse communiquer avec ceux-ci, dans l'une ou l'autre des langues officielles dans le cas où, offrant elles-mêmes les services, elles seraient tenues, au titre de la présente partie, à une telle obligation. »

Vu le contexte exceptionnel de l'affaire, nous requérons qu'en tant que Commissaire aux langues officielles, vous preniez des mesures d'exception afin de rassurer les francophones du Canada en ce que tous les documents relatifs au projet Énergie Est soient traduits en français, que la version française de ces documents ait la même valeur légale que la version anglaise et qu'ils soient déposés et publiés comme il se doit sur le site web de l'ONÉ.

L'excuse d'Énergie Est sur le volume trop grand de document à traduire ne peut pas tenir la route compte tenu du fait que les citoyens qui verront passer l'oléoduc sur leurs terres doivent pouvoir consulter l'ensemble des documents sans discrimination associée à leur langue.

Nous vous remercions, Monsieur le Commissaire, de l'attention que vous porterez à nos préoccupations et vous prions d'agréer nos sentiments polis.

Maxime Laporte, avocat
Président général, Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal


LES GAZOUILLIS RÉVÉLATEURS DE JOUEURS DE BASEBALL
 
 

Des microbillets de joueurs de baseball du Canada anglais révèlent qu'ils peuvent parfois trouver les Québécois sympathiques. Plus de détails dans La Dépêche no 60.
  
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Le Canada est résolument un pays anglophone
Par ailleurs, dans le cadre du Forum des peuples qui se déroulait au mois d'août 2014 à Ottawa, le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Me Maxime Laporte, a tenu à dénoncer en face de l'Hôtel de Ville d'Ottawa les positions du maire de la capitale du Canada, Jim Watson, qui s'oppose à ce que la langue française soit reconnue officiellement dans son administration.

Monsieur Laporte a déclaré lors du point de presse: «On nous a mystifiés en nous disant que les francophones pouvaient avoir leur place ici. Mais c'est faux: les francophones n'ont pas leur place au Canada; ils s'en taillent une eux-mêmes, c'est différent, en y investissant des efforts inouïs. Mais le Canada reste un pays anglais.

Alors que le gouvernement canadien s'apprête à célébrer le 150e de la Confédération, il faut souligner les grands mythes et mensonges qui se sont révélés au fil du temps.

D'abord, le mythe des deux peuples fondateurs. Les Québécois y ont tellement cru et certains croient naturellement que ça existe encore, mais la Cour suprême, elle, a décidé que ça n'existait pas. Les francophones ne sont pas reconnus comme peuple fondateur du Canada, et le Québec n'est pas reconnu au plan constitutionnel, ni comme nation, ni comme société distincte.

Ensuite, on a longtemps cru que le Québec avait un droit de veto. La Cour suprême l'a également nié.

On a eu la parenthèse Pierre Elliott Trudeau, qui rêvait d'un Canada bilingue. Or, ce programme fut un échec à la lumière des données qui montrent l'assimilation constante des minorités francophones dans le Canada anglais.

Aujourd'hui, le maire de la capitale de ce pays qui se prétend bilingue, refuse de manière acharnée qu'Ottawa soit bilingue, malgré la mobilisation de la population.»

Fondée par les Patriotes qui s'insurgèrent contre la tyrannie du régime britannique de l'époque, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, qui célèbre cette année son 180e anniversaire, veille à la défense les intérêts du Québec ainsi qu'à la promotion de l'histoire nationale, de la justice sociale, de la langue française et de l'indépendance.


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LA DÉPÊCHE NUMÉRO 66La Dépêche numéro 66 vous propose également une entrevue exclusive avec Roy Dupuis. Ayant passé son enfance en Abitibi-Témiscamingue, Roy Dupuis demeure très attaché à la région. Notre journaliste Julianne Pilon s'est entretenue avec lui avant son arrivé à Rouyn-Noranda pour le 33e Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Un entrevue illustré de 10 photos sur 6 pages.

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