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Le revenu moyen des Québécois francophones est toujours nettement inférieur à celui des Québécois anglophones
 

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(18/06/10) Le porte-parole du Mouvement Montréal français, Denis Trudel, et le mathématicien Charles Castonguay dénoncent le manque de rigueur de l’Association des études canadiennes de Jack Jedwab et du Quebec Community Groups Network (QCGN), successeur d’Alliance Québec, qui ont récemment diffusé la prétendue nouvelle à l’effet que les francophones du Québec avaient maintenant un plus gros revenu que les anglophones. La vérité est toute autre, alors que le recensement de 2006 établit clairement que le revenu annuel moyen des anglophones (36 857$) est toujours de 4 000$ plus élevé que celui des francophones (32 824$). C’est ce qu’a clairement démontré le mathématicien Charles Castonguay en exposant les données de Statistique Canada en conférence de presse le 15 juin dernier.
 
La démarche tendancieuse de l’étude de Jack Jedwab et du QCGN diffusée le 3 mai 2010 a été d’utiliser la médiane des revenus plutôt que la moyenne. Or, la médiane est le montant en deçà duquel se trouve le revenu de la moitié de la population alors que celui de l’autre moitié est au-delà. Elle donne le même poids à un salarié de 30 000$ par an qu’à un autre touchant 300 000$. L’erreur ainsi diffusée est d’autant plus évidente que la différence entre les revenus moyen (36 857$) et médian (24 617$) des anglophones est de plus de 12 000$ chez les anglophones alors que cette différence entre la moyenne (32 824$) et la médiane (26 388$) n’est que de 6 000$ chez les francophones. « Cela démontre bien que les hauts salariés sont nettement plus nombreux chez les anglophones que chez les francophones », ajoute M. Castonguay.
 
Cette entreprise de désinformation est aggravée par le fait que l’Association des études canadiennes et le QCGN aient largement médiatisé leur sondage qui posait des questions sur leurs perceptions du salaire moyen — plutôt que médian – des deux groupes linguistiques. Jack Jedwab avait ensuite affirmé que les Québécois ont « des préjugés » lorsqu’ils estiment que les anglophones du Québec gagnent plus d'argent que les francophones.
 
«Le procédé est tordu et manipulateur », affirme Denis Trudel, porte-parole du MMF. « Dans les faits, le revenu moyen des francophones est encore de 12%  inférieur à celui des anglophones, alors qu’il l’était de 35% à l’époque du rapport Laurendeau-Dunton de 1965. Il y a eu progrès, mais un important fossé demeure », tient à préciser M. Trudel. « Il est pour le moins regrettable que le ministère du Patrimoine canadien verse des millions de dollars par année à ces deux groupes pour produire des campagnes médiatiques aussi erronées », concluent à l’unisson MM. Trudel et Castonguay.

La SSJBM intervient contre l’anglicisation de
l’Institut de réadaptation de Montréal


Par ailleurs, la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal a appris que l’Institut de réadaptation a fait une demande à l’Office québécois de la langue française (OQLF) pour obtenir le statut d’établissement anglophone en vertu de l’article 29,1 de la Loi 101. Cette demande fait suite à sa fusion en 2008 avec l’Hôpital de réadaptation Lindsay, créant ainsi le nouvel Institut de réadaptation Gingras-Lindsay de Montréal (IRGLM).

Déjà depuis la fusion, des employés ont fait parvenir des plaintes à l’OQLF quant à l’anglicisation des communications internes de l’IRGLM. La SSJB a questionné par écrit le conseil d’administration de l’Institut pour sa réunion qui aura lieu ce soir à 17 h. Selon l’Institut de réadaptation, l’OQLF aurait permis que la partie Lindsay du nouvel hôpital fusionné maintienne ses pratiques linguistiques. Mais selon certains employés, l’administration a commencé à bilinguiser ses communications internes de ce qui constituait l’Institut de réadaptation de Montréal.

La SSJB demande à l’OQLF et au gouvernement de rejeter cette demande d’anglicisation et de s’assurer que soit maintenu le caractère francophone de l’IRM, qui est un joyau du système de santé québécois et le seul institut de réadaptation d’envergure internationale affilié à une université francophone en Amérique.

« Cette situation est inacceptable. Alors qu’on devrait plutôt remettre en question le statut anglophone de la partie Lindsay, qui selon plusieurs ne sert plus une majorité d’anglophones, voilà qu’on cherche à angliciser l’ensemble de l’établissement, déplore Mario Beaulieu, président de la SSJB. C’est le monde à l’envers! »

La SSJB est très préoccupée par cette situation, car l’OQLF aurait demandé à l’institution elle-même de collecter les données sur la langue des usagers. Or, il semble que les questionnaires utilisés définissent comme anglophones, non seulement les citoyens de langue maternelle anglaise, mais aussi les allophones ou les nouveaux arrivants qui utilisent davantage l’anglais comme langue d’usage public.

En vertu de la Loi 101, le statut anglophone devrait être attribué à des institutions qui fournissent leurs services à des personnes en majorité de langue anglaise. Tout comme les organismes francophones, ils doivent donner leur service dans les deux langues. Mais la reconnaissance selon l’article 29,1 leur permet en plus d’avoir l’anglais comme langue de travail et de communication interne. Les organismes ayant le statut anglophone peuvent également utiliser l’anglais dans leur dénomination, dans l’affichage, dans leurs communications entre eux, ou encore engager du personnel unilingue anglais.

La SSJB fait observer que ce genre de manoeuvre est typique de la stratégie d’occupation des C. A. d’établissements de santé annoncée et mise en oeuvre par le Quebec Community Groups Network¸ un puissant lobby anglophone recevant plus de 4 millions de dollars d’argent public annuellement, pour combattre la Loi 101 et augmenter la présence de l’anglais au Québec.

Selon l’article 25 de la Loi 101 originale, ce statut devait constituer une mesure temporaire pour cinq années. Mais, à la fin de 1983, cet article a été abrogé avant son application, transformant en privilège permanent ce que Camille Laurin concevait comme une mesure de transition. Depuis la Loi 86 de Claude Ryan, l’OQLF a perdu le pouvoir de révoquer le statut anglophone, sauf si les organismes en font la demande.